Consentement :
comprendre et respecter

Bienvenue sur consentement.placedelinfo.org, un site dédié à expliquer clairement ce qu'est le consentement. Notre objectif est d'informer et de sensibiliser un large public de 10 à 99 ans – notamment les garçons et les hommes – sur l'importance du consentement dans les relations.

La proposition de loi adoptée le 23 octobre 2025 inscrit clairement le consentement explicite dans la définition du viol et des agressions sexuelles. Elle aligne le code pénal sur l'idée que seul un oui est un oui et renforce la protection des victimes, notamment des mineurs et des mineures partout.

Qu'est-ce que le consentement ?

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Question 1 sur 9

Si mon/ma partenaire ne dit pas explicitement "non", je peux considérer que c'est bon, qu'il/elle est d'accord.

98% des personnes condamnées pour violences sexuelles sont des hommes Source : Observatoire national des violences faites aux femmes, 2024
91% des victimes de violences sexuelles sont des femmes Source : Observatoire national des violences faites aux femmes, 2024
Comprendre le consentement Débunker 5 idées reçues

Qui a voté pour la loi ?

Vote de la nouvelle définition du viol à l'Assemblée nationale - 23 octobre 2025

Répartition des 155 voix favorables – analyse du scrutin n°3061

Ont voté contre (31)

Rassemblement National 27

  • M. Maxime Amblard
  • M. Théo Bernhardt
  • Mme Sophie Blanc
  • M. Frédéric Boccaletti
  • M. Sébastien Chenu
  • M. Roger Chudeau
  • Mme Nathalie Da Conceicao Carvalho
  • Mme Sandrine Dogor-Such
  • M. Alexandre Dufosset
  • M. Aurélien Dutremble
  • M. Guillaume Florquin
  • M. Jonathan Gery
  • M. Yoann Gillet
  • M. Christian Girard
  • Mme Marine Hamelet
  • M. Sébastien Humbert
  • Mme Tiffany Joncour
  • Mme Hélène Laporte
  • Mme Gisèle Lelouis
  • M. Julien Limongi
  • Mme Claire Marais-Beuil
  • M. Pascal Markowsky
  • Mme Lisette Pollet
  • M. Emeric Salmon
  • M. Philippe Schreck
  • M. Michaël Taverne
  • M. Lionel Tivoli

Union des droites pour la République 4

  • M. Alexandre Allegret-Pilot
  • M. Olivier Fayssat
  • M. Bartolomé Lenoir
  • Mme Sophie Ricourt Vaginay

Source : Assemblée nationale, analyse du scrutin n°3061

Contexte européen

Une loi en retard sur les exigences européennes

Loin d’être pionnière, la France a été rappelée à l’ordre par plusieurs instances européennes pour son inertie sur la définition du viol fondée sur le consentement.

Pressions et sanctions européennes

Le retard français sur la reconnaissance du consentement a suscité plusieurs rappels à l'ordre au niveau européen. Les juges et instances de suivi exigent désormais des mesures concrètes, sous peine de nouvelles sanctions politiques et juridiques.

  • Cour européenne des droits de l'homme (mars 2024) : la France est condamnée dans l'affaire A.L. c. France (req. n°13344/20) pour avoir invoqué le « devoir conjugal », la CEDH rappelant l'obligation de centrer toute enquête sur l'absence de consentement (arrêt HUDOC).
  • GREVIO du Conseil de l'Europe (septembre 2022) : le groupe d'experts place la France sous suivi renforcé en raison d'une « réaction insuffisante » face aux violences sexuelles et d'une absence de définition claire du viol fondée sur le consentement (rapport GREVIO).
  • Commission européenne (2023) : dans la proposition de directive sur la lutte contre les violences envers les femmes (COM/2022/105 final), Bruxelles rappelle que les États membres devront aligner leur droit pénal sur le principe « seul un oui est un oui », la France faisant partie des pays expressément visés pour adaptation (texte de la directive).

Ces décisions pèsent sur le calendrier parlementaire : de nouvelles auditions sont prévues à l'Assemblée et au Sénat pour attester du respect des engagements européens avant la fin de l'année.

Définition

Qu'est-ce que le consentement ?

Le consentement, c'est le fait d'accepter librement et volontairement une situation ou une action. Dans le contexte des relations amoureuses ou sexuelles, cela signifie être d'accord pour participer à une activité intime, sans y être forcé ni manipulé.

« Sexe sans consentement, c'est une agression. »

Les 5 principes clés du consentement : PERLS

P Préalable
E Éclairé
R Révocable
L Libre
S Spécifique

L'urgence d'agir

En France, une femme sur sept déclare avoir été victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. Les associations rappellent que derrière ces chiffres se trouvent des vies brisées, des traumatismes profonds et un coût humain et social considérable. Il est urgent de passer de la loi à son application effective et de mettre en place une véritable politique de prévention.

Important : Le silence, l'absence de résistance ou l'hésitation ne sont pas un oui. Si ce n'est pas un oui explicite, c'est un non.

Convention d'Istanbul & GREVIO

La Convention d'Istanbul, adoptée par le Conseil de l'Europe en 2011 et ratifiée par la France en 2014, est le premier traité contraignant dédié à la prévention et à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle oblige l'État à protéger, poursuivre et prévenir, mais aussi à financer des services spécialisés, former les professionnel·les et collecter des données fiables. Le GREVIO, organe d'experts indépendant, évalue régulièrement la mise en œuvre du traité : il publie des rapports publics, auditionne les associations et peut adresser des recommandations urgentes lorsque des droits fondamentaux sont menacés. Ses évaluations influencent les lois nationales, la répartition des budgets et la coordination des politiques publiques. S'appuyer sur cette convention, c'est exiger de la France qu'elle rende le consentement effectif, du dépôt de plainte aux décisions de justice, en passant par l'accompagnement des survivantes. C'est aussi un levier pour imposer des statistiques transparentes sur les violences et des campagnes nationales cohérentes.

La Loi

Que dit la loi française sur le consentement ?

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Depuis 2023-2025, d'importants changements législatifs ont eu lieu pour mieux protéger les victimes de violences sexuelles en clarifiant la notion de consentement dans le Code pénal.

Avant

La définition légale du viol reposait sur la notion de « violence, contrainte, menace ou surprise ». En pratique, cela poussait souvent à rechercher des preuves que la victime s'était débattue ou avait dit "non" de façon énergique.

Maintenant

La loi inscrit explicitement le consentement dans la définition du viol et des agressions sexuelles. Le Code pénal considère « tout acte sexuel non consenti commis sur la personne d'autrui » comme constituant une agression sexuelle ou un viol.

Les principes clés de la loi :

  • Only yes means yes : Seul un oui explicite vaut consentement
  • Le silence n'est pas un oui : On ne peut pas déduire un accord du silence ou de l'inaction
  • Protection des mineurs : En dessous de 15 ans, un enfant ne peut jamais consentir à une relation sexuelle avec un adulte
  • Pas d'exception pour les couples : Le mariage ne dispense pas du consentement

« Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime. »

- Code pénal français, article 222-22-2

Mythe vs Réalité : Charge de la preuve

Ce que dit le RN
  • La victime devrait prouver seule le non-consentement.
  • La nouvelle loi rendrait la preuve impossible.
  • On se dirigerait vers plus de classements sans suite.
Ce que dit le droit
  • Charge de la preuve = parquet et enquêteurs, pas la plaignante.
  • Présomption d’innocence intacte, preuve libre (art. 427 CPP).
  • Le nouvel article recentre l’analyse sur l’accord, sans inverser la charge.
Charge juridique
  • Le parquet construit le dossier : auditions, réquisitions, expertise.
  • La plaignante alerte et apporte des éléments, sans devoir « prouver » seule.
  • Le mis en cause est entendu, confronté, bénéficie de la présomption d’innocence.
  • Recentrer la loi sur l’accord évite de réclamer violences ou blessures artificielles.

Exemple : SMS « Je ne veux pas » la veille, appels paniqués à une amie, voisin qui alerte ; la version « elle était d’accord » se heurte à ce faisceau.

Nature de la preuve
  • Preuve libre : le juge forme son intime conviction à partir d’indices concordants.
  • Chronologie stable, récits détaillés et réactions à chaud comptent.
  • Données numériques : téléphonie, géolocalisation, badges, vidéos complètent l’enquête.
  • Traces médico-légales, tests toxico et témoignages indirects renforcent le dossier.

Exemple : Soirée arrosée, caméras montrant la victime incapable de marcher, taxis refusés ; l’altération du discernement rend tout « oui » invalide.

Cas limites
  • Sans trace physique : cohérence du scénario et éléments périphériques pèsent.
  • Alcool ou drogue : consentement nul si la personne n’est plus lucide.
  • Partenaires réguliers : chaque acte nécessite un oui libre, révocable à tout moment.
  • Retrait du consentement ou pressions après coup laissent des preuves numériques.

Exemple : Dans un couple, messages « stop » pendant l’acte, capture d’écran et confidences immédiates suffisent à établir l’absence d’accord valide.

Résumé éclair

  • La charge reste à l’accusation : enquêteurs et parquet démontrent les faits.
  • Le critère change : on évalue l’accord, pas la résistance physique.
  • La justice tranche par faisceau d’indices, pas par un « contrat » ou une vidéo parfaite.
Je décide avec qui je parle - Centre Hubertine Auclert

Ce qu'il reste à faire

Les revendications des associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Malgré les avancées législatives récentes, les associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles soulignent qu'il reste encore beaucoup à accomplir pour une protection réelle et effective des victimes.

Justice et Application de la loi

  • Formation systématique des magistrats, policiers et gendarmes sur l'accueil et l'accompagnement des victimes
  • Création de tribunaux spécialisés pour traiter les violences sexuelles avec des juges formés
  • Augmentation des moyens pour la justice afin de réduire les délais de traitement des plaintes
  • Amélioration du taux de condamnation qui reste très faible (environ 1% des viols donnent lieu à une condamnation)
  • Suppression de la correctionnalisation systématique des viols (jugés comme délits plutôt que crimes)

Éducation et Prévention

  • Éducation à la sexualité obligatoire et effective dès le primaire, incluant la notion de consentement
  • Formation des enseignants pour aborder ces sujets avec les élèves
  • Campagnes de sensibilisation nationales ciblant particulièrement les hommes et les garçons
  • Déconstruction des stéréotypes de genre et de la culture du viol dans les médias
  • Programmes de prévention dans les universités et les grandes écoles

Accompagnement des Victimes

  • Augmentation du budget des associations d'aide aux victimes
  • Création de centres de soins spécialisés dans toutes les régions
  • Prise en charge psychologique gratuite et sur le long terme pour les victimes
  • Amélioration de l'accueil en commissariat avec des locaux dédiés et du personnel formé
  • Reconnaissance du syndrome de stress post-traumatique dans le parcours de soin

Prise en Charge des Auteurs

  • Programmes obligatoires de responsabilisation pour les auteurs condamnés
  • Suivi psychologique et thérapeutique des auteurs de violences
  • Création de structures d'accueil pour éloigner les auteurs du domicile familial
  • Application stricte des peines et des mesures d'éloignement
  • Prévention de la récidive par un suivi adapté après la sortie de détention

Statistiques et Recherche

  • Amélioration de la collecte de données sur les violences sexuelles
  • Financement de la recherche sur les causes et les mécanismes des violences
  • Observatoire national indépendant pour suivre l'évolution des violences
  • Publication régulière des statistiques détaillées par région
  • Évaluation des politiques publiques mises en place

Ressources

Informations, aide et soutien

Récapitulatif : Les 5 principes PERLS

P Préalable
E Éclairé
R Révocable
L Libre
S Spécifique

💡 Pour retenir : "Les Perles sont Préalablement Éclairées ou pas, car elles peuvent Révoquer leur décision même Spécifique"

Aide et écoute pour les victimes

17
Police/Gendarmerie (urgence)
3919
Violences Femmes Info (24h/24, 7j/7)
119
Allô Enfance en Danger (24h/24)
114
Police par SMS (personnes sourdes/malentendantes)

Débunk d'idées reçues

À chaque chargement, 5 affirmations aléatoires à déconstruire. Appuyez pour révéler la réalité.

Ces idées reçues circulent encore largement sur le consentement. Servez-vous-en pour lancer la discussion, sensibiliser votre entourage et rétablir les faits.

Si ce n'est pas oui, c'est non